Mardi 17 janvier 2017

Maxime MÉTRAUX, doctorant en histoire de l'art. L’art du papier peint à Paris au XVIIIe siècle. 

Popularisé par la famille Papillon dès la fin du XVIIe siècle, l'art du papier peint est indissociable de la ville de Paris. Cette communication se propose d'en retracer l'histoire depuis les papiers dominotés jusqu'à l'émergence des décors panoramiques de la toute fin du XVIIIe siècle. S'attachant à présenter les différents acteurs de ce commerce, elle sera également l'occasion d'analyser les différentes évolutions du goût et du style dans les arts décoratifs de cette période.

(BnF)

(BnF)

Mardi 21 février 2017

Pierre COFFY, étudiant chercheur.  Les berges de la Cité entre le pont au Change et le pont Notre-Dame (1750-1815). La difficile émergence de la « ville moderne ». 

Au milieu du XVIIIe siècle, la Seine représente encore un lieu de vie particulièrement prisé par les Parisiens. En plein cœur de la ville, la berge de l’île de la Cité comprise entre le pont au Change et le pont Notre-Dame est très représentative de ce phénomène. S’y côtoient en effet différents « métiers de la rivière », dont les activités entrent bien souvent en conflit les unes avec les autres. Le triomphe des idées des Lumières, qui prônent une rationalisation de l’espace urbain, remet cependant en cause ces pratiques séculaires. Malgré un dernier soubresaut de l’exploitation de la Seine dans le cœur de Paris en pleine Révolution, les politiques d’aménagement de la capitale menées sous le Premier Empire ont finalement raison des habitudes ancestrales, en transformant ce secteur de l’île de la Cité bien avant les interventions d’Haussmann sous le Second Empire.  

Mercredi 8 mars 2017 (Bibliothèque Mazarine. 23, quai de Conti) 

Visite de l'exposition « Images et Révoltes dans le livre et l'estampe (XIVe – milieu du XVIIIe siècle), sous la conduite de M. Christophe Vellet, conservateur en chef.

Révoltes et événements révolutionnaires ponctuent l’histoire européenne depuis la fin du Moyen Âge. On a longtemps cru que l’analphabétisme qui régnait parmi l’écrasante majorité de la population n’avait laissé aux insurgés que peu de moyens d’expression. Or la diffusion d’images lors des révoltes atteste d’une culture visuelle populaire qui préexiste à la Révolution française.L'exposition présente un large panorama d'images, des rébellions des villes flamandes au XIVe siècle, des jacqueries, des troubles religieux des XVe et XVIesiècles, des soulèvements et révolutions qui marquent le milieu du XVIIe siècle en Europe, des contestations jansénistes du XVIIIe siècle.

Mardi 21 mars 2017  

Assemblée générale de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France. 

Juliette GLIKMAN, docteur en histoire,  Les Tuileries : l’âme de la monarchie, des Valois aux Napoléon. 

 Havre de paix dédié aux muses, les Tuileries furent un écrin où se jouèrent les grandes heures de l’histoire de France. Une destinée sublime et tragique pour ce palais, fondé en 1564 par Catherine de Médicis et achevé par Louis XIV, à l’aube de son règne. La réputation des lieux s’attache également au parc modelé par Le Nôtre, où s’exhibent petits marquis et Précieuses. L’ère des jouissances frivoles est anéantie par la Révolution. Coiffé du bonnet rouge, le pavillon central est converti à la cause de la Liberté. « Triste comme la grandeur », murmure Napoléon, en parcourant les salles glaciales. Peu importe…. À l’effigie du lys ou de l’aigle, le château de parade de la monarchie est le symbole de la puissance souveraine. Avant de sombrer lors de la Semaine sanglante, en mai 1871.

Mardi 18 avril 2017

Laurence BASSIÈRES, docteur en histoire de l'architecture.  

Le « Casier archéologique et artistique » durant l'entre-deux-guerres : instrument de connaissance et outil de protection patrimoniale pour Paris et la banlieue. 

Le « Casier archéologique et artistique » est un inventaire architectural et urbain constitué entre 1916 et 1928 à Paris et en banlieue, constitué de 2000 dossiers et de plus de 6000 clichés photographiques de grande qualité, dus pour l'essentiel au photographe Charles Lansiaux. Ces documents sont aujourd'hui conservés par la Commission du Vieux Paris. L'intérêt multiple de cet inventaire réside en grande partie dans l'ambition de son créateur l'architecte-voyer Louis Bonnier :l'utiliser à la fois dans une tentative tout à fait précoce – dans la perspective du Grand Paris alors en préparation – d'urbanisme patrimonial (pratique qui ne voit officiellement le jour en France qu'après la Seconde Guerre mondiale avec le vote des lois Malraux), pour l'élaboration de l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques sur le point d'être lancé, et pour une publication sur Paris.

(BnF)

(BnF)

Mardi 16 mai 2017

Laurent CUVELIER, doctorant au Centre d'histoire de Sciences-Po.  « Paris-affiche ». L'essor de l'affichage urbain, des Lumières à la Révolution française. 

Le XVIIIe siècle parisien correspond au moment d’émergence d’une culture urbaine de l’affiche. Cela se matérialise notamment par la multiplication et la diversification des imprimés affichés au cours de la période, les murs n’étant progressivement plus monopolisés par les publications officielles. À travers l’étude de documents éphémères issus de différents fonds, on présentera les différents acteurs sociaux mobilisés dans la production et la diffusion des affiches. Les pratiques d’affichage permettent d’approfondir l’étude des sociabilités populaires et des formes de politisation dans les rues parisiennes. En suivant ces différents moments et occasions que constituent l’affichage, la lecture, ou encore l’arrachage des imprimés, on étudiera l’espace urbain à travers les rythmes, les dynamiques et les temporalités des populations qui le parcourent.

Mardi 23 mai 2017, à 12 h 30 (BnF, salle 70)

"Sciences pour tous, 1850-1900"

Conférence de Christiane Demeulenaere-Douyère, vice-présidente de la SHPIF, sur les expositions universelles, et intervention de Jean-François Belhoste sur les techniques de l'époque.

A 14 h 30 : visite de l'exposition "Sciences pour tous, 1850-1900" sous la conduite des commissaires, Marie Boissière et Anne Boyer.

Samedi 10 juin 2017.

Visite du lycée Henri IV.

Le site est occupé au VIe siècle par une église fondée par Clovis autour de laquelle viendront s'installer une communauté religieuse et son couvent, plusieurs fois transformé au cours des siècles.

La visite permet de parcourir neuf siècles d'histoire et d'architecture. On traverse le réfectoire des moines, la salle des actes, le cabinet des curiosités puis on gravit l'escalier des prophètes qui conduit à l'oratoire de l'abbé et à l'impressionnante bibliothèque des Génovéfains.

Mardi 20 juin 2017

Isabelle BACKOUCHE, historienne, directrice d'études à l'ÉHÉSS. "Gens de la Seine" : écouter la ville du passé en visitant le Paris du XXIe siècle. 

La Seine est un haut lieu parisien du XVIIIe siècle dont Isabelle Backouche a analysé les transformations dans son livre, La trace du fleuve. La Seine et Paris, 1750-1850 (Paris, éd. EHESS, 2016). Soucieuse de mettre à disposition du plus grand nombre cette fine connaissance du rôle du fleuve dans la ville, elle a conçu une balade sonore qui offre la possibilité de découvrir dix-neuf facettes du fleuve. Blanchisseuses, noyés, marchands, foule en liesse qui assiste à un feu d’artifice, tous témoignent d’une histoire sociale qui se dévoile au fil de la balade qu’on peut faire chez soi ou en se promenant le long de la Seine.

Jeudi 12 octobre 2017 

Jessica DEGAIN, conservatrice du Patrimoine (Conservation des œuvres d'art religieuses et civiles de la Ville de Paris). Les œuvres d'art de l'église Saint-Roch au XVIIIe siècle.

Parmi les nombreuses églises de Paris, Saint-Roch s’impose comme l’une des plus richement dotées en œuvres d’art de l’Ancien Régime. Qu’elles soient religieuses, commémoratives ou funéraires, les peintures et sculptures aujourd’hui visibles dans l’église témoignent des bouleversements de l’époque révolutionnaire. Saisies à Saint-Roch, ou issues d’autres lieux de culte, ces œuvres ont en commun leur passage par le musée des Monuments français, entre 1795 et 1815.

Réclamés par la fabrique au moment du Concordat, ces rescapés du vandalisme gagnent Saint-Roch, grâce à l’action militante du curé Claude-Marie Marduel. En partant de quelques cas de figures remarquables, tels le Tombeau de Pierre Mignard et de sa fille ou leMiracle des ardents de G.F. Doyen, on retracera le destin mouvementé de ces œuvres.

(AD 92)

(AD 92)

Lundi 13 novembre 2017.

Julien LE MAGUERESSE (Archives des Hauts-de-Seine) eJean-Marc LEFEVRE (Archives Defacto), Histoire du quartier de La Défense, 1883-1989.

Célèbre quartier d’affaire, élément incontournable du paysage parisien, le quartier de La Défense est né au cours des années 1960. Mais il est le résultat d’une longue réflexion portant à la fois sur l’aménagement d’un axe historique et sur celui de la banlieue. Cette conférence se propose de revenir sur l’histoire de ce secteur de l’ouest parisien, depuis l’inauguration de la statue qui lui donne son nom, en 1883, jusqu’aux réflexions autour du concept Tête Défense aboutissant à la construction de la Grande Arche en 1989. L’histoire de ce quartier est évidemment ponctuée par la constructions des tours de bureaux et d’habitation, par les problématiques liées aux transports, mais aussi par la création d’un musée à ciel ouvert dotés d’œuvres monumentales.

Cependant, La Défense, ce n’est pas qu’un quartier d’affaire. Le décret de 1956 créant la région de La Défense, précise que cet espace concerne des parties des communes de Puteaux et Courbevoie, mais aussi de Nanterre. C’est sur cette commune que s’étend la zone B de La Défense, territoire de réalisations opportunistes, mais aussi de projets prestigieux et d’expérimentations architecturales.

Jeudi 14 décembre 2017.

Lola GONZALEZ-QUIJANO, docteure en histoire. Le déclin des maisons closes à Paris au XIXe siècle.

La maison de prostitution de luxe, telle qu’elle est mise en scène à l’écran dans l’Apollonide* de Bertrand Bonello ou dans la série Maison close, incarne l’idée qu’on se fait aujourd’hui de la prostitution au XIXe siècle. Certes, Paris comptait environ deux cents maisons de tolérance dans les années 1840, mais dès les premières années du Second Empire leur nombre baisse et à l’orée de la Première Guerre mondiale, la capitale voit fermer les trois quarts de ses maisons closes.

Les consœurs des pensionnaires de bordel peintes par Toulouse-Lautrec à la fin du XIXe siècle n’étaient qu’une poignée, une minorité de filles publiques perdues dans la masse des femmes qui vendaient leur temps et leurs corps.  L'amour vénal n'en n'est pas moins présent dans la capitale bien au contraire. À ce déclin des maisons closes correspond en effet une démultiplication des lieux de racolage et de prostitution qui fait de Paris la capitale des plaisirs, voire le bordel de l'Europe.

(Pour compléter cette conférence, voir ici)